L’association NAULIMUS, jeune association normande, est née d’un constat. Nous exerçons depuis des années au plus près de patients parmi les plus vulnérables et difficiles à soulager : patients douloureux chroniques dits réfractaires, patients au terrain de haute sensibilité, patients complexes en soins palliatifs, patientes en santé génésique… Nous n’avons cessé de réfléchir aux leviers qui pourraient nous permettre d’être plus efficaces.
C’est à l’occasion de différents travaux de recherche transversaux que nous avons commencé à développer de nouveaux outils cliniques intégrant une dimension de complexité encore absente des outils traditionnels. « Complexité » et non complication. « Complexité » en lien avec les travaux d’Edgar Morin et avant lui de Whitehead et d’autres encore. « Complexité » comme un appel à identifier un tissu relationnel et sa clinique singulière. « Complexité » comme une invitation à envisager déjà un autre mot, pour rendre compte d’un champ aux conséquences encore inenvisageables.
Nous pensons que la pensée complexe est applicable à la santé, et permettrait de progresser dans l’élaboration de tableaux cliniques plus justes et cohérents donnant lieu à des thérapeutiques plus personnalisées, de promouvoir le dialogue qui doit s’installer entre médecine bio-anatomique et interventions non médicamenteuses, et de contribuer à certaines problématisations éthiques parmi les plus contemporaines. Le cursus des études médicales s’ouvre de plus en plus sur les notions de clinique en incertitude. Mais manquent les lieux d’échange et de problématisation à ce propos.
Les premiers outils commencent à être circonscrits. Nonobstant, nous avons besoin de réunir le plus d’experts possibles pour progresser encore. Nous sommes animés par un esprit scientifique et collaboratif. C’est la raison pour laquelle nous avons fondé Naulimus, association de réflexion et de promotion de la pensée complexe en santé.